Le voyage de Nils Holgersson, Bergman, la nuit de la Saint-Jean, le prix Nobel, Volvo, Björn Borg, l’état-providence, la libération sexuelle, Ikea, la « Vasaloppet », le groupe Abba, Olof Palme, et une belle jeunesse saine aux yeux bleus et cheveux blonds, sont parmi les clichés qui fondent l’image de la Suède. Il en est ainsi de chaque pays de se voir estampillé par des a priori et des poncifs qui vont se colportant.
Une telle énumération distingue pourtant les Suèdois : on ne les considère pas, comme d’autres, juste bon à traire leurs vaches, à se nourrir d’infâme porridge, à jodler en culottes courtes, quand ce n’est pas à marchander, à mentir ou à voler, voire, suprême infamie, à sentir l’ail ; non, les références se rapportant à la Suède et aux Suédois (tout au moins hors des pays nordiques) sont positives ou honorables, elles participent du « modèle suédois ».
Le modèle suédois… référence des références, pour ce pays et ses institutions. Pendant de nombreuses années, en Europe et dans le tiers-monde, hommes politiques et médias propageaient cette image et veillaient à ce qu’il ne lui soit pas porté ombrage. Aujourd´hui, en particulier dans la presse financière, le « modèle suédois » est mis en pièces. Ainsi dans le Financial Times on peut lire: « sous la pression intense de l’opinion financière mondiale – la Suède a relevé son taux d’intérêt à 17%… et le gouvernement a été contraint d’abandonner son plus grand principe : la priorité absolue du plein emploi et de l’État-providence. C’est à présent au marché de l’argent de juger si les mesures d’austérité sont suffisantes. » (1)
Qu’il s’agisse de Rune à la fenêtre de sa maison de bois rouge ocre aux parements blancs, donnant sur une petite rue étroite avec à l’arrière un jardin encadré d’arbustes à baies, un potager, quelques arbres et des bordures de fleurs ou d’Olle, accoudé à sa table de cuisine en pin massif, la forêt à sa porte, dans son immeuble de briques jaunâtres de quatre étages construit selon les canons d’une architecture rationnelle et standardisée jusqu’à l’obsession, même s’ils ont vibré aux victoires de Björn Borg à Rolland Garros ou aux rythmes de « Waterloo », même s’ils roulent en Volvo et se meublent chez Ikea, Rune et Olle ne sont pas pour autant des clichés… pas plus qu’ils n’appartiennent au marché de l’argent.
Pour eux, le modèle suédois c’est une façon d’être et de penser où se fondent les liens d’un étroit tissu de vie associative et l’ennui d’un profond isolement social ; le rythme des saisons et les rites des fêtes qui leur sont attachées ; des droits aussi étroitement codifiés qu’ils sont hautement affirmés ; la religiosité de la Sainte-Lucie et l’exaltation de la nature sur fond de patriotisme de la Saint-Jean ; le refuge dans le confort et la parfaite ordonnance du logement et l’évasion dans les grands espaces de soleil et d’eau, de neige et de glace ; le défoulement du vendredi soir et l’abstinence de la semaine ; la sécurité du concret des garanties sociales et la crainte de l’abstrait des grands débats d’idées : voilà quelques-unes de ces touches qui fondent la culture et dessinent les particularismes de Rune et Olle.
Il y a moins d’un siècle, la vie dans les campagnes, les mines ou les ‘bruk’ (petites usines) en Suède se différenciait peu de celle de l’Europe centrale ou de la Russie voisine. Pour les Suédois c’était alors le grand exode vers le Nouveau Monde, partir ou mourir épuisé par le statarsystemet, « cet exemple suédois du servage » (2) par le chômage où des conditions de travail et de logement rendues plus dures encore par le climat. Ils furent 450 000 à s’exiler. Pour certains ce fut partir et mourir, parmi eux Joe Hill, alias Joel Heglund.
Mais, dans le même temps, sur le « continent », le développement de l’industrie et la construction des chemins de fer suscitent une forte demande d’acier : or la Suède a des mines de fer à ciel ouvert ; la multiplication des quotidiens et des livres (nécessaires à la généralisation de la scolarisation) décuple les besoins en papier : en Suède, les réserves de bois sont immenses. Le capitalisme s’installe en Scandinavie avec la naissance d’un mouvement ouvrier et, en 1889, la création du parti social-démocrate qui va transformer la monarchie parlementaire, où le système censitaire fait des propriétaires terriens les maîtres du parlement.
Le Parti social-démocrate accomplit la révolution démocratique bourgeoise. De ce rôle historique, il tira une légitimité qui lui permit d’accéder à un pouvoir presque sans partage après les élections de 1932 (3). (L’opinion avait été fortement sensibilisée par les évènements d’Ådalen, où en 1931, la troupe avait ouvert le feu sur des grévistes faisant 5 morts.) Il devait non seulement transformer économiquement et socialement le pays, mais imprégner profondément la vie, les règles, et les comportements de la société suédoise.
La sociale démocratie suédoise c’est : 1793 quand elle affirme le droit au travail et à la subsistance, le trade-unio »nisme quand elle préconise une politique de solidarité, « la démarche la plus originale (qui) s’esquisse dans les pays scandinaves où le mouvement ouvrier entraîne le gros des classes moyennes et assoit des majorités politiques, hostiles aux bouleversements révolutionnaires, mais attentives aux intérêts des classes populaires », (4) cela sans jamais chercher à réduire le secteur privé, la seule contrainte étant qu’il accepte de partager plus équitablement avec les salariés la part du gâteau. De même, elle ne cherche pas à briser l’appareil administratif de l’ancien régime, pilier de la philosophie de l’État suédois et de son organisation, mais elle s’appuie sur ses solides traditions, sa puissante structure et crée ainsi, selon le mot d’Emmanuel Mounier, « une machine bien faite » (5).
La base sociale de la social-démocratie suédoise ne se limite pas au Parti et au puissant syndicat LO fondé en 1898, mais elle participe du mouvement pour l’émancipation des femmes et gagne en influence avec la création d’associations de consommateurs, sportives, culturelles, pour l’abstinence, etc.
Le pragmatisme lui tient lieu d’idéologie, le civisme de morale, l’ultradémocratisme de règle (ainsi au Parlement quand dans un bloc politique un ou deux députés sont absents ou malades, un ou deux députés du bloc opposés s’abstiennent volontairement), la solidarité de loi (idéal desséché dans les canaux administratifs de la politique fiscale). Rune et Olle sont imprégnés de ces conceptions, elles sont leur culture politique.
Tout idée ou débat doit suivre un processus institutionnalisé et les opinions émises n’ont une réelle force de valeur que dans ce cadre et en application des règles qui régissent les réunions et assemblées. De la plus petite à la plus puissante organisation politique, syndicale ou sociale, qu’il s’agisse de la prise de parole, de l’entrée en matière ou de la limitation des débats, du respect de l’ordre du jour au temps prévu pour boire le café, tout est prévu, fixé, ordonné et toutes tendances politiques confondues s’inscrivent dans ce cadre d’organisation et de discipline qui rythme le fonctionnement du pays.
Ils ont été éduqués par une école fille de l’église luthérienne, dont l’enseignement jusqu’en 1952 – date de la loi sur la liberté de religion – reste sous la tutelle du ministre des cultes (ecklesiastik) autrement dit de l’église, plus sensible à inculquer une morale rigoureuse faite d’obéissance, qu’à sortir l’enfant de sa condition. C’est le mouvement ouvrier avec, dans les années 20, la création des universités populaires qui va remplir un rôle valorisateur et contribuer à former les nouvelles couches qui accèdent au pouvoir. De cet éveil est née la génération des écrivains prolétariens qui, en vitalité et en qualité, s’imposent comme la littérature suédoise et contribuent à transformer profondément la langue, et à jeter aux oubliettes l’académisme littéraire.
Mais dans cette dynamique s’inscrit également une brutale urbanisation : paysans et métayers ne quittent pas un village avec une église, une laiterie, un café et une fontaine, mais une ferme isolée. La réforme agraire (remembrement) imposée à la paysannerie au début du XIXe siècle a eu pour conséquence d’éliminer les anciennes communautés villageoises. Souvent transplantés dans des cités satellites ou dans de petites villes industrielles nouvelles où la vie collective de la cité n’a pas encore pris souche, ils maintiennent dans leur vie sociale des liens de type familial, des rituels propres au monde rural, et gardent vivace la nostalgie des immensités de sapins et de bouleaux, du calme de ces innombrables lacs sans rides, des champs aux blocs de granit partout affleurant, du silence des toundras où se perdre.
Ce passage, en moins de trois générations, d’une situation de pauvreté aux privilèges de la consommation et à des avantages sociaux réels et enviés, introduit l’idée d’un progrès continu et irréversible, chaque année apportant son lot d’améliorations sociales ou salariales. Ainsi s’est nourri le consensus sur lequel se fonde l’image du « modèle », en même temps que le chauvinisme de Rune et Olle qui énumèrent aux louangeurs les défauts du système (avec pour habituel leitmotiv la fiscalité…) mais qui, face à d’éventuelles critiques, se replient dans le silence, certain qu’ils sont par ailleurs de ce que la Suède a d’exceptionnel et de la supériorité de son modèle.
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Le 26 février1988 Olof Palme est assassiné au sortir d’une séance de cinéma, en plein centre de Stockholm, alors qu’il rentre chez lui en compagnie de sa femme. Ici s’arrêtent les certitudes et commencent toutes les spéculations nourries par les carences policières constatées dans les minutes et les mois qui suivirent l’attentat.
Plus qu’un événement tragique, une fracture.
Fracture psychologique d’abord, l’impensable : le chef du gouvernement assassiné. L’inimaginable : un peuple chez lequel tout sentiment démontré est incongru, se découvre à pleurer collectivement dans la rue sous le regard des autres, dépose des roses sur le lieu de l’assassinat, et les renouvellera pendant plus d’un an, jusqu’à provoquer un affaissement du trottoir.
Impensable ? On n’ignorait pas pourtant la haine irréductible envers Palme nourrie par certains groupes et exprimée au lendemain de son assassinat par un prêtre qui y voyait une punition de dieu, un exorcisme. On savait le rejet par d’autres d’un personnage différent usant de l’ironie, qui n’a nul cours ici, d’un intellectuel dans un pays où il est suspect de l’être, d’un cosmopolite alors qu’il sied de penser « gul och blå » (« jaune et bleu » les couleurs du drapeau national), enfin, cette tare enfouie qui demeure, d’un traître à sa classe.
Le choc de l’événement balaye pour l’essentiel ces sentiments, plus encore quand sont connues les réactions internationales et que se découvre, comme une révélation, son grand prestige dans le monde et que plus qu’aucun autre homme politique suédois il a valorisé hors de ses frontières l’image et le rôle de la Suède.
Son enterrement veut marquer la symbolique du modèle et célébrer la spécifité de la sociale démocratie suédoise. On y verra debout un parterre de rois, de présidents, de chefs du gouvernement et d’émirs, leur petit papier à la main, chanter (ou plus souvent murmurer), dans un fleuve de drapeaux rouges, un chant bolchevik des années 20 revu par Théodorakis !
Mais, le temps ne réduit pas la fracture ; plusieurs raisons à cela, les conditions de l’enquête et son impasse qui suscitent un profond malaise, la dégradation de la morale politique et civique jusque dans l’appareil d’État que révèle une suite de scandales, enfin, conséquence de la conjoncture internationale, la situation économique qui met en question (et même en pièces) l’idée de progrès continu.
Fragilisés par le passage abrupt d’une société agraire à une société industrielle, orphelins d’un patrimoine disparu, les maisons de bois brûlent ou se dégradent plus vite que celles de pierre, laminés par l’acharnement dans les années 50 et 60 à tout vouloir couler dans le moule de la « modernité », habitués à vivre dans un présent qui apporte chaque année ses améliorations et occulte le passé, formé par un enseignement dans lequel le concret des faits fonde les certitudes, sans être relativisé par l’abstraction des idées, Rune et Olle ont certes cette sécurité que leur apporte leur enracinement dans la nature, mais ils sont privés de mémoire, ils n’ont pas d’Histoire. Tout devient précaire.
Produit de la morale protestante, les rapports du citoyen avec l’État se fondaient traditionnellement sur l’honnêteté. On ne trompait pas l’État, et sa bureaucratie vous croyait ; on n’abusait pas des avantages que la fonction pouvait vous procurer et recevoir une bouteille de vin pouvait déjà être considérée comme… un pot de vin. C’était là une réalité, certes idéalisée, mais à laquelle on restait attaché. Elle était le fondement du modèle comme en témoigne l’histoire de ce député au Parlement qui se suicida pour s’être fait indûment rembourser quelques billets de train, ou celle de ces hauts fonctionnaires du Ministère des finances qui refusèrent au terme d’une visite chez Volvo le briquet souvenir, un tel cadeau pouvant être assimilé à de la corruption. Les scandales qui se succèdent, de la vente illégale d’armes à l’Inde (qui sera une des causes de l’échec électoral de Rajiv Gandi lors des élections de 1989), à Singapour ou à Bahreïn, aux véritables pots de vin et aux privilèges octroyés jusque dans l’appareil d’État, en passant par les polices parallèles agissant au mépris des lois, tout cela disloque les certitudes de Rune et Olle quant à une Suède différente, « oasis d’air pur dans un monde vicié » dans lequel ils croyaient vivre. La défiance les gagne.
Durant ces années, la génération historique passe : Tage Erlander (6), non pas le père du modèle, mais celui qui fut son grand administrateur, Gunnar et Alva Myrdal, ses oracles vénérés, disparaît ; Gunnar Sträng, ouvrier devenu un ministre des finances hautes en couleur symbolisant et le développement économique et l’accès des couches les plus pauvres au pouvoir, se retire du gouvernement ; ceux qui leur succèdent n’auront été ni paysans ni ouvriers, et leur trajectoire ne peut être comparée à celle des couches de la bourgeoisie acquises au socialisme au début du siècle (7). Technocrates ou bureaucrates, Rune et Olle ne se reconnaissent pas en eux et ne ressentent plus la même complicité.
Ingvar Carlsson, le premier ministre désigné pour succéder à Olof Palme, ne s’est pas voulu son continuateur dans ce qu’il avait d’imprévisible, d’autoritaire, de brillant ; il a plutôt cherché à retrouver l’image tranquille d’un Tage Erlander; mais le temps de l’irrésistible ascension est passé, Ingvar Carlsson ne fait que révéler plus encore la fracture et contribue à dissoudre le capital de confiance qui avait prévalu depuis les années 30 où la social-démocratie recueillait entre 43 et 55% des suffrages. Le ressort est cassé.
La première crise pétrolière avait entamé le pouvoir d’achat et les prestations sociales. De retour au pouvoir en 1982, Palme et son gouvernement avaient cherché des solutions originales, « idéologiques », pour contrebalancer le libéralisme sauvage qui avait cours. Après son assassinat, sous la pression de la situation économique internationale et des milieux industriels suédois, face aux difficultés économiques on applique des médecines plus traditionnelles pour défendre la compétitivité des entreprises. On révise l’impôt progressif, ce dogme du modèle, allégeant ainsi l’imposition fiscale pour les sociétés et les gros revenus. Des dispositions sont prises également pour faciliter les investissements étrangers, réduire le déficit budgétaire (en particulier par la hausse de la TVA), freiner la consommation intérieure, avant de renoncer à un autre dogme, la politique de solidarité entre les salaires des secteurs privé et public.
En 1990, la social-démocratie soldant les oripeaux du modèle en vient à proposer un plan d’urgence, accepté par les syndicats, de blocage pendant deux ans des salaires, des prix, des loyers, des impôts communaux et… du droit de grève pour revendications salariales ?! Mis en minorité, le ministre des finances et homme fort du gouvernement Kjell-Olof Feldt démissionne. Le gouvernement social-démocrate sera finalement reconduit. Ce n’est plus seulement le ressort qui est cassé, mais le moule.
* * *
Le nouveau gouvernement Carlsson continue à élaguer dans les acquis sociaux et économiques, mais surtout contribue à diluer cet esprit civique (« det svenska folkhemmet », littéralement « le foyer populaire suédois », expression intraduisible dans son acception d’origine) qui avait fait la Suède moderne et dont la social-démocratie était le ciment ; « Det svenska folkhemmet » qui pour Rune et Olle représente l’esprit social et démocratique suédois, une référence aussi capitale qu’en France l’esprit laïc et républicain.
La danse du scalp engagée autour du « modèle suédois » se poursuit, The Economist confirme le jugement du Financial Times et écrit, « Le gouvernement (suédois) s’est enfin rendu aux arguments économiques. Il reconnaît à présent l’intégration croissante des marchés, qui implique la libre circulation des capitaux et de la main d’oeuvre, qui signifie que la Suède ne peut faire cavalier seul en matière économique ». (8)
La fracture devient déchirure, il n’y a plus d’échappatoire à la demande d’adhésion au Marché Commun, il faut passer sous le joug. Si en 1972 le Danemark est entré dans le Marché Commun, et si la même année les Norvégiens, à la suite d’une intense campagne, dans laquelle la jeunesse joua un rôle déterminant, se sont prononcés par référendum contre l’adhésion (9) la Suède, elle, n’était alors pas même entrée en matière ; une telle adhésion s’avérait impensable, la neutralité étant l’argument premier, mais pas l’unique, la question de l’identité nationale, de la différence, pesant aussi de tout son poids.
Aujourd’hui, du fait d’une situation économique affaiblie face à la concurrence internationale, de l’importance déterminante que représente l’insertion de l’industrie et du commerce suédois dans le marché européen (10) de l’intransigeance autoritaire des institutions de Bruxelles, de l’affaiblissement moral de l’entité nationale, de la mise en question de son identité culturelle, prise au collet, la Suède doit demander son adhésion. Pourtant, comme chaque peuple européen, elle a ses différences, les Suédois ont leurs particularités ; c’est là une impasse déchirante à laquelle l’opinion se rallie plus qu’elle n’adhère.
Rune et Olle ne se sentent pas européens, ceux qu’ils côtoient qui sont favorables à cette adhésion (hors les milieux économiques directement intéressés) appartiennent à des courants « poujadistes » qui pour la première fois de l’histoire politique suédoise vont en septembre faire leur entrée au Parlement et pour qui l’Europe promet la vente libre de l’alcool, moins d’impôts, l’adhésion à l’OTAN.
Que l’on considère de tels « idéaux » comme triviaux, légitimes, ou choquants, il reste que la réalité suédoise profonde est ailleurs ; c’est elle qui a fait dire récemment, à l’épouse du premier ministre susceptible de perdre son emploi de bibliothécaire à la suite de réductions budgétaires : j’envisage de devenir chauffeur d’autobus… Qui ne comprend cela n’a pas compris Rune et Olle.
L’Europe telle qu’elle se construit n’a que faire du « modèle suédois », elle le passe allègrement à la trappe et avec lui son entité culturelle « det svenska folkhemmet », comme il en sera de l’esprit laïc et républicain, mangé chaud ou froid sur l’autel de la consommation après que toute référence aura été abandonnée au culte du Grand Marché.
Sauf si…
P.S : La Suède a adhéré à l’Union européenne le 1er janvier 1995
1) The Financial Time (29.10.90). 2) Selon Ivar Lo Johansson, le plus important écrivain prolétarien suédois il est à souligner que ce système de métayage ne fut supprimé qu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. 3) En 1920 , il y eut un premier gouvernement social-démocrate dirigé par Hjalmar Branting qui avait déjà participé à un gouvernement de coalition pendant la Première Guerre mondiale. Branting fut une figure dominante et un des théoriciens de la social-démocratie suédoise au début du siècle. Depuis 1932 , la social-démocratie est restée constamment au pouvoir à l'exception de deux législatures de 1976 à 1982. 4) Robert Fossaert, « Le monde du 21e siècle », p 183, Fayard, 1991. 5) « Notes Scandinaves, ou du bonheur », Esprit 1950, cité in « Une histoire de la démocratie européenne », éditions La Découverte, 1991. 6) Premier ministre de 1946 à 1969. 7) Lire de Jan Myrdal, « Enfance en Suède » (Actes Sud), le meilleur document sur la bourgeoisie sociale-démocrate pendant les années 30 à 40. 8) The Economist (29.10.1990). 9) 58,5% de non, 48,5% de oui. 10)70% du commerce extérieur suédois s'effectue avec les pays européens.